La musique de Schubert présente bien des points communs avec celle de Mozart. Toujours chantante (même lorsqu'elle est exclusivement instrumentale), d'une simplicité désarmante irréductible à l'analyse qui n'y verrait que pauvreté alors qu'elle est placée sous le signe du miracle que la moindre faute ferait s'effondrer. Si la musique de Beethoven est humaine, et ô combien, celles de Mozart et Schubert semblent venir d'En Haut. Il est du coup parfois de bon ton de mépriser cette musique si peu écrite ; pauvres âmes sourdes à la beauté et à l'émotion !
Son oeuvre est extraordinairement dense et riche, surtout compte tenu de la briéveté tragique de son existence. Les lieders, genre qu'il a pratiquement inventé, occupent la plus grande partie de son catalogue. Ils ont irrigué toute sa musique instrumentale, symphonique ou chambriste. La musique pour piano de Schubert compte, avec celle de Beethoven, Schumann et Brahms, parmi les plus beaux trésors pour cet instrument.