Johannes Brahms
Johannes Brahms est par excellence le musicien du souvenir. Sa jeunesse, sous les cieux gris de la mer du Nord, a baigné dans les récits, les légendes, qui l'ont marqué toute sa vie et ont marqué sa musique d'un sceau indélibile, mélange de romantisme déjà tardif et de nostalgie irrépressible pour un monde lointain dans l'espace et dans le temps, et accessible uniquement par le rêve. La musique de ses premières années, culminant avec le Premier Concerto pour piano, témoigne de l'ivresse de la découverte de cet univers merveilleux, en même temps qu'une maîtrise technique accomplie. La suite sera une longue réminiscence de cette période heureuse, blessée du regret d'être né trop tard, et de n'avoir connu le monde romantique de Schubert et Schumann que pour le voir disparaître. Brahms en sera le dernier témoin, enrichissant seulement son langage au fil des années des influences de Vienne et de l'Europe centrale. Peut-être n'est il pas le plus grand (quoique...), mais il demeure le plus cher à mon coeur.
A l'exception de l'opéra, Brahms s'est consacré avec bonheur a tous les genres. La musique de chambre, lieu par excellence de l'intime et de l'amitié, tient la première place. Le piano a été l'instrument roi de ses débuts, il sera aussi celui de sa fin. La musique symphonique a été l'oeuvre des années médianes. Enfin, de ses débuts jusqu'aux Chants Sérieux, Brahms a écrit pour la voix.